La vie Indigo.
Voici tout d’abord le principal, la trilogie où Fran raconte quinze ans en Afrique de l’Ouest, six en Angleterre et le retour en France.
15 ans en Afrique.
Sous le charme de Manu, un étudiant ghanéen, Fran décide à 24 ans de tout quitter pour le suivre en Afrique.
Il avait la voix et le charme de Harry Belafonte, une immense culture qui effaçait la grossière caricature de l’africain de base dressée par le colonialisme.
Fran voyait son petit monde réduit à sa juste mesure et n’avait plus qu’une hâte, partir vers une autre vie, vers un monde nouveau.
C’était sans compter sur le parcours initiatique sur le chemin de l’intégration, épineux parfois.
Fran emporte le lecteur dans le tourbillon de sa vie indigo où elle louvoie parmi les bonheurs et les écueils.
Photo de gauche : l'arbre à vautours
A Freetown, de la véranda, à la tombée de la nuit, le grand Atlantique scintillait sous les derniers rayons du soleil, voilé par une brume équivoque. Sur la moire chatoyante née de l'union de l'astre et de l'océan se découpait la silhouette de l'arbre sec paré de fruits étranges au goût de mort, une colonie de vautours qui chaque soir, entre chien et loup, se réunissaient en séance plénière.
A Freetown, de la véranda, à la tombée de la nuit, le grand Atlantique scintillait sous les derniers rayons du soleil, voilé par une brume équivoque. Sur la moire chatoyante née de l'union de l'astre et de l'océan se découpait la silhouette de l'arbre sec paré de fruits étranges au goût de mort, une colonie de vautours qui chaque soir, entre chien et loup, se réunissaient en séance plénière.
Photos ci-dessous :
A gauche : Manu, une soirée officielle à Accra.
A droite : Freetown, au jardin avec le chien.
A gauche : Manu, une soirée officielle à Accra.
A droite : Freetown, au jardin avec le chien.
Extrait
La maison du père de Manu, mon beau-père
C’était Bubuashie : une petite maison africaine, sous les manguiers, propre, gaie, et simple, qui s’animait des le lever du jour. Les femmes balayaient la cour et pilaient le foufou aux aurores. Papa. le grand-père, trônait au salon parmi une nuée de cousins et de petits-enfants. Il les faisait aligner par rang de tailles et au garde-à-vous et leur distribuait des friandises qu’ils attendaient, l’œil pétillant. Mama, gigantesque, impériale dans ses cotonnades à volants jetait sur sa bru étrangère un œil dubitatif. La grand-tante, elle, édentée, très âgée, traversait régulièrement la route pour rendre une petite visite a son frère et à sa famille. Elle avait dans le regard une lumière et une chaleur que l’on n’oublie pas. On avait envie de l’aider et de l’embrasser : « Atoo ! » *
Les pièces du puzzle s’assemblèrent après la modeste cérémonie de leur mariage à la mairie de Besançon, par un 21 juillet torride. Les jeunes mariés et les deux témoins furent embarqués en hâte à bord de la Rosalie, leur petite 4CV Renault […]
L'arrivée à Freetown
Les pièces du puzzle s’assemblèrent après la modeste cérémonie de leur mariage à la mairie de Besançon, par un 21 juillet torride. Les jeunes mariés et les deux témoins furent embarqués en hâte à bord de la Rosalie, leur petite 4CV Renault […]
L'arrivée à Freetown
Il faisait nuit depuis longtemps et, sans électricité, elle s’attabla avec une bougie. Orion était assis près d'elle, les oreilles dressées La maison était silencieuse et seuls les oiseaux de la nuit sierra léonaise animaient les mornes environnants plongés dans l’obscurité.
Fran tira les doubles rideaux pour s'isoler du monde extérieur qui à cette heure, l’angoissait. Elle prit la chandelle d’une main et son assiette de l’autre pour la porter à la cuisine. Elle regagna le salon et, pensive, s’installa près d’Orion pour méditer. Elle pensait à son appartement d’Independence Avenue, au compound PZ, à la maison de son amie Shannon dont elle apercevait la fenêtre illuminée de son balcon. Une chemise immaculée dans la nuit, une assiette de coleslaw et une bière, les grattements de Chat Merdeux derrière le réfrigérateur. Où étaient les filles ? Ed, le Jaguar ? Elle s’installa en chien de fusil sur le canapé. Elle avait froid malgré la moiteur de la nuit tropicale. Elle se releva et prit dans le tiroir du buffet le revolver qu’elle avait apporté avec elle, enclencha la sécurité et le glissa sous le sofa à sa portée. Orion vint s’allonger près d’elle et elle posa la main sur son dos. Présence rassurante du grand chien dont l'ombre des oreilles dansait sur la moquette dans la lueur vacillante de la bougie. Anthony était tout près d'eux, derrière la porte de sa chambre et il devait dormir du sommeil du juste. Il lui faudrait survivre une semaine ainsi avant I’ arrivée de Ed dont elle n’avait aucune nouvelle. La villa n°59 au cœur des mornes, surplombait l’océan, isolée de tout, superbe.
Fran laissait ses pensées tourbillonner au cœur de son angoisse Seule une porte restait fermée... celle de la France.
Penser à Doudouce aurait été la goutte d'eau qui l'aurait fait basculer dans une nostalgie qui l’aurait empêché d’avancer.
Avancer... avancer toujours... le sillage qui entraînait Fran et le Jaguar.
Savoir oblitérer l'inacceptable, rassembler ses forces vitales pour embrasser la vie dans sa totalité, goûter pleinement le plaisir d’étancher une grande soif. Fran ferma les yeux et un sommeil réparateur la délivra de ses pensées.
Fran tira les doubles rideaux pour s'isoler du monde extérieur qui à cette heure, l’angoissait. Elle prit la chandelle d’une main et son assiette de l’autre pour la porter à la cuisine. Elle regagna le salon et, pensive, s’installa près d’Orion pour méditer. Elle pensait à son appartement d’Independence Avenue, au compound PZ, à la maison de son amie Shannon dont elle apercevait la fenêtre illuminée de son balcon. Une chemise immaculée dans la nuit, une assiette de coleslaw et une bière, les grattements de Chat Merdeux derrière le réfrigérateur. Où étaient les filles ? Ed, le Jaguar ? Elle s’installa en chien de fusil sur le canapé. Elle avait froid malgré la moiteur de la nuit tropicale. Elle se releva et prit dans le tiroir du buffet le revolver qu’elle avait apporté avec elle, enclencha la sécurité et le glissa sous le sofa à sa portée. Orion vint s’allonger près d’elle et elle posa la main sur son dos. Présence rassurante du grand chien dont l'ombre des oreilles dansait sur la moquette dans la lueur vacillante de la bougie. Anthony était tout près d'eux, derrière la porte de sa chambre et il devait dormir du sommeil du juste. Il lui faudrait survivre une semaine ainsi avant I’ arrivée de Ed dont elle n’avait aucune nouvelle. La villa n°59 au cœur des mornes, surplombait l’océan, isolée de tout, superbe.
Fran laissait ses pensées tourbillonner au cœur de son angoisse Seule une porte restait fermée... celle de la France.
Penser à Doudouce aurait été la goutte d'eau qui l'aurait fait basculer dans une nostalgie qui l’aurait empêché d’avancer.
Avancer... avancer toujours... le sillage qui entraînait Fran et le Jaguar.
Savoir oblitérer l'inacceptable, rassembler ses forces vitales pour embrasser la vie dans sa totalité, goûter pleinement le plaisir d’étancher une grande soif. Fran ferma les yeux et un sommeil réparateur la délivra de ses pensées.
Paru en presse
Fran Ayanes, lauréate d'un prix régional
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Bande annonce du livre, par Edilivre
Pour continuer :
- Avec Babylone, les lecteurs peuvent la retrouver en Grande-Bretagne et vivre avec elle six ans de réadaptation à l’Europe et comprendre les difficultés d’assimilation des critères de la vie occidentale pour son compagnon, Ed, « le jaguar ».
- La vie la conduit enfin à regagner la France avec sa famille en 1974.
Elle choisit Pauillac, au bord de la Gironde.
L’immense estuaire, le clapotis de ses eaux brunâtres sur la berge évoquent « Old Man River », c’est le blues du Mississipi, un combat sans relâche pour elle et son compagnon d’où elle tire son atout le plus précieux, sa résilience.